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Pessah au temps du Coronavirus ...

Nous voilà arrivés à la fête du Printemps, Pessah, au moment où nos pensées sont plutôt tournées vers la terrible épidémie du Coronavirus.

Pessah est la fête familiale par excellence. Qui n’a pas de souvenir de réunions de famille autour du plateau du Seder, des chants de Had Gadia, des discussions animées entre les oncles et les cousins, des plats chauds typiques des coutumes aschkenazes ou sépharades ?

Lorsque je pense à la fête de Pessah, je revois la grande table familiale, les lumières vives, l’ambiance si spéciale de la fête ; je sens l’odeur de céleri qui sort de la cuisine, le goût un peu brulé de la Matsa Chemoura, des herbes amères trempées dans le vinaigre ; les Kneilers dans le bouillon, accompagnées d’une omelette salée coupée en tranches…

Bien sûr, cette année, rien ne nous empêche de réaliser ces plats si délicieux pour la fête. La seule différence qu’il y aura, c’est l’interdiction que nous avons, pour notre propre bien, de nous réunir. Ainsi, nous ne pouvons pas nous réunir nombreux autour de la table. Ce serait nous mettre en danger.

Alors comment vivre pleinement Pessah  dans ce contexte tendu, où certains seront forcés de faire le Seder seuls ?

 

Tout d’abord, rappelons brièvement ce qu’est la fête de Pessah :​​​​​​​

Pessah au temps du Coronavirus ...

Il y a plus de 3000 ans, les Hébreux étaient esclaves du Pharaon en Égypte. Puis arriva le moment où D.ieu décida de les libérer : Il envoya les 10 plaies aux égyptiens, et la nuit de la dernière plaie (la mort des premiers nés), D.ieu libéra le peuple d’Égypte.

Les Hébreux devaient cette nuit-là, le 15 Nissan, manger l’agneau pascal, les chaussures aux pieds et le bâton à la main, prêts à partir lorsque D.ieu le leur dirait. Pendant que les Hébreux festoyaient, D.ieu sévissait et mettait à mort tous les premiers-nés égyptiens. Ensuite, les Juifs sortirent d’Égypte, dans la précipitation, et emportèrent avec eux les Matsot, pains qui n’avaient pas eu le temps de lever.

C’est pour cela que jusqu’à aujourd’hui, nous Juifs célébrons la fête de Pessah. Nous remercions D.ieu de nous avoir libérés. Nous commémorons la sortie d’Égypte, en mangeant de la Matsa, du Maror (herbes amères). Le Seder est pavé de signes qui nous rappellent l’esclavage mais aussi la liberté (nous nous accoudons en signe de liberté, nous buvons les quatre coupes de vin en souvenir des 4 langages de libération utilisés dans la Torah).

 

Il est une coutume de nous réunir en famille pour Pessah, bien que ce ne soit pas une obligation. Pessah est l’une des 3 fêtes de pèlerinage : Pessah, Chavouot, Souccot. Ces trois fêtes étaient l’occasion, à l’époque du Temple, où les familles se déplaçaient toutes vers Jérusalem pour offrir des sacrifices pour la fête. C’était le « pèlerinage ». Les gens venaient en famille.

Seulement, que faire lorsque la réunion familiale devient un danger pour la santé des participants ?

Pessah au temps du Coronavirus ...

 

D.ieu veut notre bien, et lorsque la pratique de la religion met notre vie en danger, la vie passe avant tout (par exemple, nous pouvons et devons enfreindre Chabbat pour sauver une vie). C’est pour cela que les offices à la synagogue ont été annulés, les synagogues fermées. Les rabbins savent que la santé passe avant tout, même avant l’écoute de la Torah ou la prière collective.

Le Coronavirus est très contagieux. Par un poignée de main, en parlant à moins d'un mètre d'une personne malade, nous pouvons contracter le virus. Et il est dangereux, parfois mortel. Malheureusement, les cas autour de nous l'ont montré.

Nous sommes dans une situation exceptionnelle, et pour le moment, ce que nous devons faire est de respecter la vie que D.ieu nous donne, en la préservant. C’est pour cela que nous devons respecter le confinement avant tout. Si pour cela, nous nous retrouvons à la table du Seder seul, ou à deux ou trois, alors faisons-le.

Mais n’ayons pas la mine triste.

La nuit de Pessah est une nuit exceptionnelle dans l’année. Cette nuit-là est une nuit de miracles. De grandes forces descendent dans le monde, et nous devons être prêts à les recevoir. Soyons des Kélim, des réceptacles.

Renforçons notre foi en D.ieu, et faisons le Seder de Pessah avec  joie, Emouna, et crainte de D.ieu, plus que jamais dans ces conditions. Cette année n’est pas comme les autres. D.ieu nous envoie des obstacles pour voir comment nous allons réagir. Qu’allons-nous faire dans l’adversité ? Et bien nous allons montrer à D.ieu que quelles que soient les circonstances, nous continuons de pratiquer les Mitsvot et de fêter ses fêtes avec confiance et dans la sérénité.

Même en petit nombre, nous ferons le Seder de Pessah avec beaucoup de coeur, dans la concentration, dans la sainteté, car c'est la fête du Peuple Juif et de son D.ieu.

Et, avec l'aide d'Hachem, nous ferons venir, par cela, le Machiah', et ainsi toutes les maladies disparaîtront !

 

Pessah Cacher Vésaméah !

Tag(s) : #Calendrier juif
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