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Chidouh'im : la suite

Nous étions restés dans notre dernier article sur les Chidouh'im au deuxième rendez-vous. Ou plutôt à ce qui se passe après le premier rendez-vous, quand chacun a décidé de poursuivre l'aventure.

Je résume le principe du Chidou'h : il s'agit d'une rencontre organisée entre un homme et une femme, dans le but de se marier. La rencontre peut être organisée par un spécialiste en ce domaine (un Chadh'an ou une Chadh'anite) ou par quelqu'un d'autre : un ami ou un membre de la famille par exemple.

Les deux personnes ont TOUJOURS le choix et personne ne les forcera à se marier ensemble. Je le dis au cas où.

 

Donc, lorsqu'après le premier rendez-vous, vous avez décidé de poursuivre les rencontres, la Chadh'anite va vous guider un moment. C'est-à-dire qu'elle va continuer, pendant 2 ou 3 rencontres, à organiser les choses. Elle voit quel jour et quel lieu convient à chacun pour la prochaine rencontre.

Non, ce n'est pas intrusif (je vous entends déjà : "elle peut nous lâcher la grappe, un peu ?" ; "on est assez matures pour planifier nos rendez-vous nous-mêmes !").

Laissez-moi vous expliquer : la Chadh'anite est neutre et peut s'adresser aux deux personnes par téléphone, sans "enjeu". Alors que vous êtes pleinement investie dans la nouvelle relation avec le garçon que l'on vous a présenté. Donc chaque appel va contenir une tension, un nombre important de questions ("est-ce que je lui parle bien là ? Je ne suis pas trop directive pour notre prochain lieu de rencontre ? Il m'a répondu un peu sèchement quand il a décroché, cela ne montre-t-il pas une personnalité paranoïaque maniaco-dépressive et hétéro-agressive?").

Bref, au début d'une relation en Chidouh', il vaut mieux privilégier les rencontres directes en face à face, et peu de contacts téléphoniques. Surtout que les appels dont je vous parle concernent l'organisation des rencontres, et ne servent pas vraiment à lier une relation...

 

Le deuxième rendez-vous (et les suivants)

Donc la Chadh'anite vous organise un deuxième rendez-vous. Ce deuxième rendez-vous ne doit pas être trop stressant pour vous, dans le sens où il s'agit encore de faire connaissance, sans trop rentrer dans les sentiments (*). Mais il s'agit d'un moment important car on approfondit sa connaissance de l'autre. 

Posez des questions, mais toujours de manière fluide, dans la conversation. Ce n'est pas (je le répète) un interrogatoire ! Il faut garder une ambiance sereine et calme. Parlez de vos familles, de vos traditions, de ce qui compte pour vous dans une maison juive. Décrivez votre vision du futur, votre vie "rêvée", vos projets. Voyez si ce que vous dites réveille un écho en l'autre. Est-ce que vos projets iraient avec les siens ? Si lui veut faire son Alya dans un an et que vous avez des études à terminer en France ou des projets professionnels ailleurs ou que sais-je, ça peut être compliqué. 

Qu'est-ce qu'il fait de son temps libre ?

Soyez souple avec lui (ne jugez pas chaque parole et chaque acte avec intransigeance), mais gardez les yeux et les oreilles ouvertes. Regardez comment il se comporte avec les autres personnes, les serveurs du restaurant, le SDF dans la rue... Comment parle-t-il à sa mère au téléphone ? S'il est charmant avec vous mais odieux avec les autres, méfiez-vous.

Soyez intelligente. Et croyez en votre instinct.

 

J'ai une amie qui avait fait un Chidouh' avec un garçon, et au bout d'un mois de rencontres, elle hésitait toujours. Le garçon, lui, était très intéressé et voulait que les choses avancent. Mais mon amie le freinait. Elle se disait "je l'aime bien, mais je ne veut pas le présenter à mes parents. Je pense qu'ils ne l'aimeraient pas." Ou alors "j'ai honte de le présenter à mes amies". Mais quand on en parlait ensemble, elle ne pouvait pas me dire exactement pourquoi elle ressentait ça. Quelque chose la freinait.

Et puis, un jour où elle et le garçon étaient en rendez-vous, il lui a montré un aspect de sa personnalité très désagréable. Elle s'est rendue compte qu'elle savait qu'il avait ce défaut depuis longtemps mais qu'elle s'était voilée la face, évitant d'y penser. Sachant qu'elle ne pourrait pas supporter ce défaut chez lui, elle rompit le chidouh'. Elle avait senti dès le début que ça ne collait pas.

 

Dans les moments de doute, ne restez pas seule à hésiter. Parlez-en à votre Chadh'anite, à vos parents. Ils sont de bons conseillers.

Il y a des traits de caractère que vous ne pouvez pas supporter. Peut-être la colère, la violence, la vulgarité. Si le garçon a l'un de ces traits, et que vous savez qu'il vous sera impossible de vivre avec, alors ne continuez pas le Chidouh'.

Recherchez les bonnes Midot, les bons traits de caractères. Faites une liste avec les 3-4 traits positifs que vous voulez absolument chez votre conjoint. Par exemple : la générosité, la bonté, la gentillesse, la stabilité, la responsabilité, la maturité. Je vous donne un conseil : mettez en premier la générosité. Recherchez quelqu'un qui veut vous donner. Ainsi, il vous donnera son attention, son écoute, il vous mettra de bonne humeur, il ne sera pas radin mais au contraire voudra vous gâter, vous donner ce dont vous avez besoin. 

Mais c'est vous qui voyez.

 

La décision

Je sais, nous allons vite, mais dans un Chidouh', on vous demandera de décider à chaque étape. Chaque nouveau rendez-vous est une décision : continuer avec lui. Si vous le revoyez, c'est que vous voulez vraiment le revoir. Sinon, il s'agit d'une fuite en avant, ou d'une "indécisionite pathologique" (maladie fréquente).  Voici les différentes possibilités : 

--> Soit le garçon vous plait (un peu, beaucoup)  vous voulez vraiment approfondir votre lien avec lui, apprendre à mieux le connaitre etc... : continuez !

--> Soit vous ne savez pas ENCORE mais il y a un potentiel ou bien il n'y a aucun argument négatif pour ne pas le revoir. C'est-à-dire que tout va bien, qu'il semble être un bon garçon. Il n'a pas de gros défaut visible. Il pourrait vous plaire, mais à voir... C'est une situation "entre-deux" qui demande réflexion. Continuez pour donner sa chance à l'autre.

--> Si le garçon ne vous plait pas tellement, vous n'avez pas envie de le voir, vous préféreriez sortir avec vos copines plutôt qu'avec lui, vouêts n'esê pas à l'aise à l'idée de le revoir, ou bien vous êtes angoissée... C'est qu'il y a un soucis quelque part. Il faut en parler. Et décider.

 

Comment sait-on que c'est la bonne personne ?

Grande question. Lorsque j'étais en recherche de mari, je posais souvent cette question aux femmes mariées, et j'épiais avec intensité leur regard, leur expression au moment de leur réponse. Bien sûr, aucune femme n'a donné de potion magique. La réponse qu'elles donnaient était "On le sait". C'est comme lorsqu'elles racontaient leurs recherches avant de trouver leur mari. Elles disaient : "j'ai rencontré des tas de garçons, c'était une catastrophe, et puis j'ai rencontré mon mari". Et ça s'arrêtait là. Comme si, au moment où elles avaient croisé les yeux de leur conjoint, toutes les questions avaient disparu. Il n'y avait même pas d'histoire après cela, c'était "et j'ai rencontré David". Point. Comme la fin d'une histoire (ou plutôt le début). Et je me demandais : "Mais comment savoir, comment être sûre de son choix, c'est tout de même un choix pour la vie, qui va déterminer mon futur bonheur, ou malheur ! Quelle responsabilité ! Et si je me trompe ? Je m'en voudrais pour des années...".

Mais mes amies avaient raison. Au fond, il y a un stade, dans une relation, où les questions disparaissent. On a demandé tout ce qu'on voulait savoir. On a passé beaucoup de temps ensemble, j'ai pu voir quelle personne il était. Je connais ses qualités. J'ai une vague notion de ses défauts (ou pas, le mien n'en a aucun !). Mais après tout ça, il reste lui et moi. Et quand on est ensemble, c'est naturel, je suis moi, il est lui. On rit, on se comprend parfois sans parler... 

(*) Alors attention, en chidouh', on n'est pas "amoureux". On garde la tête froide. On reste rationnelle jusqu'à la décision de se fiancer. Après viendront, tout doucement, les sentiments (et l'expression de ces sentiments attendront après le mariage !).

On décide que c'est la bonne personne lorsque cette décision ne nous angoisse pas. Au contraire, on se sent calme et heureux. On sent que l'on prend une bonne décision.

Y a-t-il des doutes ?  Oui ! Bien sûr ! Nous ne pouvons pas tout savoir de l'autre, et personne ne vient nous dire "tu prends la bonne décision, c'est ton âme-soeur". On fait notre choix sur des critères objectifs, après s'être bien renseignés avant, en ayant bien sondé l'autre... Et puis après, on fait confiance à D.ieu.

 

J'avais lu dans un article, il y a quelques années, qu'il faut se remplir de Emouna à 2 moments du Chidou'h : 

- Avant que l'on nous propose de rencontrer quelqu'un, lorsque l'on est en recherche, il faut savoir que D.ieu a prévu pour nous une personne qui nous correspond, et qu'Il va nous l'envoyer, en temps et en heure. Il faut en être persuadé(e), car c'est la vérité;

- Après s'être fiancé(e), lorsque l'on est sous la houppa puis lorsque l'on est marié(e), il faut savoir que D.ieu nous a mis en face de la personne PARFAITE pour nous. Sous la Houppa, D.ieu décide de ces deux personnes qui se marient sont réellement des âmes-soeurs.

Seulement, à quel moment il faut mettre de côté cela pour réfléchir, poser des questions et choisir l'esprit clair ? PENDANT le Chidouh'. Pendant les rencontres, il ne faut pas se demander si celui qui est en face de nous est notre âme-soeur, notre mazal, et chercher des signes métaphysiques dans les feuilles de thé que nous buvons ensemble. Il faut être rigoureux, nous connaitre et connaitre l'autre en face.

 

Et puis une fois la décision prise de se marier, Mazal tov ! C'est le temps du bonheur qui commence... Enfin, j'ai dis "bonheur" ? Je dirais plutôt le temps des soucis, mais on en parlera une prochaine fois !

 

Chabat chalom ! Et prenez soin de vous.

 

 

 

 

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*  Les sentiments dans le Chidouh' : 

Tag(s) : #Chidouh'im
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